La qualité de l’eau est le fondement de tout système aquatique. Que vous pratiquiez l’aquariophilie ou l’aquaponie, le choix de votre source d’eau détermine directement la santé de vos poissons et de vos plantes. Entre eau du robinet, eau de pluie, eau de puits ou eau osmosée, chaque option présente des avantages et des contraintes spécifiques.
Les sources d’eau à éviter
Étangs, marais et cours d’eau
Cette solution est la plus risquée. Les eaux de surface contiennent souvent des pesticides agricoles, des engrais, du glyphosate, et potentiellement des virus ou bactéries. En France, les concentrations moyennes en pesticides dans les cours d’eau restent préoccupantes en raison de l’agriculture intensive. La pollution varie considérablement selon les zones, rendant cette eau imprévisible et dangereuse pour vos poissons.
💧 Vous voulez boire une eau de qualité ?
Eau de puits ou de captage
Moins polluée que les eaux de surface, l’eau de puits présente néanmoins des risques. Elle peut contenir des biocides issus de l’agriculture ou être contaminée par une fosse septique proche. Avant utilisation, un test en laboratoire est indispensable (environ 99€). Ces analyses vérifient la couleur, les traces de nitrates, les germes et déterminent si l’eau est potable.
⚠️ Attention au stockage en pierre ou ciment
Si votre eau de puits est stockée dans ces matériaux, elle peut présenter des problèmes de dureté et de pH. Un excès de minéraux (calcium, potassium, magnésium) peut nuire à votre système. Un testeur TDS à 12-15€ permet de vérifier rapidement si votre eau est trop chargée.
Les solutions intermédiaires
L’eau osmosée
L’osmose inverse produit une eau pure à 99%, débarrassée du chlore, des nitrates et des matières organiques. Deux options s’offrent à vous :
- En animalerie : 10 à 20 centimes par litre
- Osmoseur personnel : 100 à 300€ l’appareil
Le choix dépend de votre consommation totale : volume initial de l’aquarium plus renouvellements réguliers pour éliminer les nitrates.
Le déshumidificateur
Si vous possédez déjà un déshumidificateur (cave, serre), l’eau collectée peut sembler une solution économique. Cependant, elle peut contenir des traces de métaux (cuivre, aluminium, zinc) issus de l’appareil lui-même, ainsi que des pathogènes ou champignons si stockée à température ambiante. Une option gratuite mais imparfaite.
Les solutions recommandées
L’eau du robinet
Dans la plupart des régions, l’eau du robinet reste une option viable. Son principal inconvénient : le chlore ajouté pour éliminer les pathogènes. La bonne nouvelle : le chlore s’évapore naturellement en quelques heures à l’air libre.
⚠️ Attention aux chloramines
Certaines compagnies des eaux utilisent des chloramines, toxiques pour les systèmes aquatiques et qui ne s’évaporent pas. En Europe, méfiez-vous particulièrement en Finlande, Grande-Bretagne, Espagne et Suède où les chloramines sont couramment utilisées.
Pour un petit aquarium, l’eau minérale peu minéralisée (type Volvic) à 28 centimes le litre peut constituer une alternative intéressante, proche du coût de l’eau osmosée.
L’eau de pluie : la meilleure solution
L’eau de pluie est quasiment parfaite : faible minéralisation, composition adaptée, et gratuite. Pour une collecte optimale :
- Utilisez des gouttières en PVC (évitez le zinc toxique pour les poissons)
- Privilégiez un stockage souterrain (fraîcheur et obscurité)
- Évitez les cuves en plein soleil (40°C l’été favorise les pathogènes)
- Attention aux citernes en pierre/ciment qui modifient le pH
💡 L’eau de pluie est légèrement acide
En raison de la pollution atmosphérique, l’eau de pluie présente un pH légèrement acide, ce qui n’est pas gênant pour l’aquariophilie et l’aquaponie. Exception : près des volcans actifs, le pH peut descendre jusqu’à 4 lorsque l’eau traverse des cendres volcaniques.
Comment choisir votre source d’eau ?
Votre choix dépend de plusieurs facteurs : votre localisation géographique, la pluviométrie de votre région, votre budget initial, et la taille de votre installation. Pour un petit aquarium urbain, l’eau du robinet déchlorée ou l’eau minérale peuvent suffire. Pour un système aquaponique important, la récupération d’eau de pluie devient rapidement rentable et écologique.
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